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24/06/2015

Real

real.jpgAnnée : 2014

Genre : Fantastique, Drame, Romance 

Synopsis : Atsumi est une mangaka qui, un jour frappée par le syndrome de la page blanche, décide de se suicider. Depuis plongée dans un profond coma, son copain Koichi ne sait plus quoi faire pour la sauver. Il décide de rejoindre un programme médical particulier qui lui permettra de plonger dans le subconscient d'Atsumi, espérant ainsi la persuader de se réveiller...

Mon avis : Ce film a été réalisé par Kiyoshi Kurosawa, à qui l'on doit par exemple la série Shokuzai que j'ai beaucoup aimée. Il s'agit d'une adaptation d'un roman de Rokuro InuiKanzen naru nagakubiryū no hi (traduit par A Perfect Day for Plesiosaur en anglais).


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Koichi interprêté par Takeru Satô (il a joué Kenshin, sisisi) ère sans but dans son appartement depuis que sa chère et tendre n'est plus là. Elle est allongée à quelques kilomètres d'ici, sur un lit d’hôpital, et il ne demande qu'à la rejoindre à l'intérieur de son cerveau pour la pousser à se réveiller. C'est d'ailleurs ce qu'il fait sans se douter que sa compagne n'a pas vraiment l'intention d'en sortir. Au moins à l'intérieur de sa tête, elle dessine. S'ensuit un jeu du chat et de la souris au milieu de ces décors qui ont ponctué leur enfance ou leur vie d'adulte, entrecroisant des souvenirs qui ont de l'importance pour eux. Chacun est hanté par un démon dont ils n'arrivent pas à se séparer et qui empêche toute communication. Atsumi portant les traits de Haruka Ayase semble le personnifier par un dessin de plésiosaure qu'elle aurait réalisé étant enfant, et qu'elle désire revoir à tout prix.

Si toi aussi tu as été obligé de taper sur google le mot "plésiosaure" pour te rappeler ce à quoi ça ressemblait, tu fais partie comme moi de la clique de ceux qui croyaient tout connaître des dinosaures après avoir vu Jurassic Park.

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Le thème traité ici est le désir de vivre en portant le poids de la culpabilité sur les épaules, la nécessité du pardon pour continuer, malgré le désir d'avancer dans la vie. Un thème cher à Kurosawa visiblement car on le retrouve dans Shokuzai. On y revoit aussi une même ambiance pesante, tristounette et pâle et un même questionnement des protagonistes sur leur propre existence. A cela, il ajoute des interventions furtives d'une glauquitude absolue, à faire froid dans le dos mais qui expriment parfaitement le mal-être émotionnel du couple.

Malgré une intrigue intéressante, le film se laisse parfois happer par quelques longueurs dont on se serait bien passé, faisant ressortir un manque de dynamisme et une certaine platitude. C'est ce qui m'a dérangé principalement, et c'est une des raisons qui m'a empêché de rentrer pleinement dans le film. Comme une oeuvre inachevée, j'ai aussi eu l'impression d'un manque, comme si Kurosawa n'était pas allé jusqu'au bout de son propos. Plusieurs idées font surface rapidement sans être vraiment développées, le rendu étant un peu étrange.

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Cela dit, la réalisation est parfaite et chaque plan est travaillé au millimètre. Il manque peut-être une BO un peu plus soutenue pour parfaire l'onirisme de l'ambiance. Bref, de beaux effets mais avec un scénario qui aurait du être plus complexe sur la vision qu'il offrait des sentiments, de la vie, de l'amour.  Une expérience plaisante tout de même, qui mélange étroitement ce qui est réel et ce qui ne l'est pas.

Ma note : 12/20

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23/06/2014

Shokuzai

 

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Année : 2013

Genre : Thriller, Psychologique, Drame

Réalisateur : Kurosawa Kiyoshi

Synopsis : Lorsqu'elles étaient enfants, une bande de copines a été témoin de l'enlèvement d'une de leur amie, Emiri. Cette dernière est retrouvée morte la même journée, sans que les petites ne puissent se souvenir du visage du ravisseur. La maman d'Emiri les condamne alors à la pénitence, jusqu'à ce que le meurtrier soit retrouvé. Quinze ans plus tard, les demoiselles devenues grandes n'ont pas oublié.

Mon avis : Je vagabondais dans une librairie quand je suis tombée sur le coffret DVD de la saga Shokuzai. Composée de cinq épisodes, l'intégrale a été remontée en deux films intitulés "Celles qui voulaient se souvenir" et "Celles qui voulaient oublier". J'ai été intriguée par le coffret, puis par le synopsis, puis par les nombreuses critiques élogieuses que j'ai ensuite pu lire. Puis je me suis jetée à l'eau.

L'épisode un amène doucement mais surement le contexte de l'histoire. Comment les petites filles se sont rencontrées et comment l'enlèvement s'est déroulé. Pas d'action à proprement parler, mais ce n'est pas plus mal : ici, rien n'est surjoué, la petite Emiri choisi elle-même de suivre l'inconnu, malgré la réticence de ses copines. Pas de musique, mais un silence pesant englobe la scène. Lorsqu'elle est retrouvée morte dans le gymnase, le destin des autres gamines est déjà tout tracé : elles vont vivre avec le souvenir de cette journée toute leur vie, et ce malgré le fait qu'il leur manque le plus important des détails, le visage du coupable.

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La suite de l'épisode se concentre sur la petite Sae. Elle a été désignée d'office comme celle qui surveillerait le cadavre d'Emiri le temps que les adultes se chargent du reste. Des années plus tard, Sae a bien grandi mais reste traumatisée. Aucun homme ne peut l'approcher, et elle sent au fond d'elle même une part qui n'est pas normale. Lorsque sa mère lui propose de rencontrer un homme qui désire mieux la connaitre, Sae va d'abord refuser. Cette vie de femme mariée, ce n'est pas pour elle. Elle se laissera finalement convaincre, car peut-être que l'homme n'est pas le véritable problème. Peut-être que le vrai problème, c'est elle, et ce qu'elle n'a pas réussi a faire il y a quinze ans.

D'ailleurs, Asako, la mère d'Emiri plane encore sur sa vie. Elle est là, comme un ange démoniaque, pour lui rappeler qu'elle n'a pas encore tenu sa promesse. Sae se laisse embarquer dans une situation qu'elle ne contrôle plus, et à la fin, remet les choses à sa place. J'ai trouvé cet épisode très beau, très poétique malgré quelques longueurs et quelques illogismes. Un voleur de poupées existerait-il vraiment de nos jours tel qu'il est décrit dans l'épisode ? J'ai trouvé le jeu des acteurs assez bon, la Sae adulte est parfaite dans le rôle de la fille fragile qui ne désire pas l'être. Elle veut simplement vivre sans être hantée par ses souvenirs d'enfance chaque seconde. A t-elle payé pour son erreur passée ?

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Le second épisode raconte la vie de Maki. Lors du drame, elle fut chargée de prévenir un professeur de ce qui se passait, sans succès, puisque l'heure était tardive et que plus personne n'errait dans les couloirs. Des années plus tard, Maki est devenue professeur à son tour. Quelle ironie. Mais bien loin de la petite fille souriante qu'elle était, Maki est devenue une institutrice froide et sans expression. Sous l'excuse de protéger ses élèves, elle leur fait parfois plus de mal que de bien.

Lorsqu'un inconnu s'introduit dans son école et menace ses élèves d'un couteau, elle le repousse avec violence, s'attirant d'un côté la jalousie du professeur présent avec elle, et de l'autre les compliments des parents d'élèves. Elle a laissé exploser la rage qu'elle contenait en elle depuis toutes ces années. Pensant que sa promesse faite à la mère d'Emiri est sur le point de se rompre, elle se rend compte qu'il n'en est rien. Elle vivra avec la culpabilité qui la ronge toute la durée de son existence, peut importe ce qu'elle fait autour d'elle. Cet épisode était froid, à l'image de la protagoniste principale mais pas dans le mauvais sens du terme. On ressent comme un vide émotionnel que Maki cherche à combler sans succès. Asako lui a t-elle finalement pardonné ?

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L'épisode suivant nous raconte la vie d'Akiko, la jeune fille ayant eu la lourde responsabilité de prévenir Asako, le jour du crime. Seul son grand frère fut là pour la soutenir après le meurtre, car même ses parents ne croyaient plus en elle. Désormais, elle vivra en tant qu'ours, et non plus en tant qu'être humain, puisque personne ne la considère comme tel.

Quinze ans plus tard, Akiko est restée une enfant. Une enfant renfermée, peu sociable, étrange et bizarre. Elle laisse la vie suivre son cours tandis qu'elle vit encore chez ses parents. Elle ne se pose aucune question, elle respire, et c'est le seul détail qui montre qu'elle est en vie. Son grand frère s'est marié avec une femme ayant déjà une enfant, nommée Wakaba. Si Akiko est au fond d'elle même triste que son frère l'ait laissée de côté, elle trouve du réconfort en la personne de Wakaba, cette adorable gamine qui deviendra une véritable amie. Mais quelque chose de louche plane au dessus de cette nouvelle famille. Akiko semble détecter quelque chose qui l'effraie. Et si ce grand frère, qu'elle aimait tant, se trouvait être en fait quelqu'un d'autre ? Quelqu'un qu'elle ne connait plus du tout ? Elle reverra elle aussi Asako, la mère d'Emiri dans des circonstances particulières. A leur rencontre, Akiko pense qu'elle a expié ses pêchés. Asako pense t-elle la même chose ?

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C'est la dernière du groupe à présent. Yuka devait prévenir la police le jour ou tout à commencé. Depuis lors, elle a une franche reconnaissance envers tous les policiers et rêve un jour de se marier avec l'un d'entre eux. Pour elle, il est tout ce dont une famille a besoin : un être protecteur. Alors le jour ou sa grande soeur Mayu lui annonce que Kenta, son mari, est policier, un changement s'opère brusquement dans l'esprit de Yuka. Elle le veut, et elle l'aura. Ce sera la punition de Mayu, qui lui prend toutes les choses qu'elle désire depuis toujours.

Car Yuka fait toujours ce qu'elle veut maintenant, elle ne cédera plus jamais rien. D'ailleurs, cette promesse d'il y a quinze ans, elle s'en fiche. Elle veut vivre sa vie au mieux et s'occuper de ses propres intérêts. Car tout le monde fait comme ça, de toute façon. Mais à trop vouloir manipuler les gens, la situation ne va t-elle pas se retourner contre elle ? Asako la guette, comme pour les autres avant elle... Yuka se sert de ce qui s'est passé il y a quinze ans comme d'une force, et elle l'utilise pour se débarrasser de ce qui la gêne. En échange de bons procédés, va t-elle parvenir à se libérer de ce qui l'entrave depuis des années ?  

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Le dernier épisode nous narre la destinée d'Asako, cette mère brisée par la perte de son enfant. Elle est le seul point commun qui relie le destin des petites filles devenues adultes. Elles ne se sont jamais recroisées depuis, car leurs chemins se sont séparés après le drame. Asako va se rendre compte de ce qu'elle a imposé aux fillettes toutes ces années, cette pénitence qui a fait de toutes sans exception des femmes brisées. De son côté, elle ira mieux quand le meurtrier sera mort...  Elle ne demande qu'une seule chose : la vengeance. Un jour, Yuka la contacte : elle a entendu la voix du meurtrier à la radio. Est-ce bientôt la fin de toute cette histoire ? Va-t-elle enfin pouvoir accomplir ce dont elle rêve depuis des années afin de pouvoir continuer à vivre de nouveau ? Le doute s'installe en elle... Est-ce finalement la meilleure chose à faire ?

Ce dernier épisode était très émouvant. La fin est logique et bien mise en scène, on se rend compte doucement mais surement que toute cette histoire ne démarre qu'à cause d'une malheureuse coïncidence. De cette coïncidence se jouera la vie de cinq femmes. Cinq femmes aux personnalités bien différentes mais qui auront toutes un destin commun : celui d'être au contact de la mort.

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J'ai apprécié cette saga, bien qu'il y ait quelques longueurs dont on pourrait facilement se passer. Les actrices sont fabuleuses, le jeu est vrai et réaliste. Je n'ai pas l'habitude de regarder des dramas, mais je conseille celui-ci, c'est un thriller psychologique très bien tourné qui nous fait réfléchir sur le deuil, le destin, la vengeance, et le pardon.

Et vous qu'en avez vous pensé ? 

Ma note : 14/20

"- Woua meuf comment t'as plombé l'ambiance... 

- C'est l'histoire qui veut ça...

- Et puis y'a pas un seul smiley dans ton pavé...

- La petite Emiri s'est faite assassiner (^_^), sa mère réclame vengeance (=D), les autres filles auront une vie de merde (=P).

- Ah, c'est vrai que ça rend moins bien."

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